Lors d’une formation sur le sujet de l’intelligence artificielle, que j’ai suivi avec mon collègue Jean-Pierre Huchet, auparavant owner du data lake de Renault, ainsi qu’un groupe international issu des secteurs du commerce et de la technologie, j’ai compris que l’approche de conseil holistique qui s’intéresse à la fois à l’humain et à la technique a particulièrement son intérêt dans le développement de l’IA : nous avons tous et toutes à gagner à y contribuer, vous y compris.
Explication.
Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle ne cessent de marquer l’avenir de l’humanité dans tous les domaines : création de nouveaux vaccins, modélisation de la parole humaine, amélioration de la sécurité des transactions bancaires, pour ne citer que quelques exemples.
Selon une enquête d’IBM en 2023, 42 % des entreprises ont intégré l’IA dans leurs opérations et 38 % ont mis en œuvre l’IA générative dans leurs processus, et près de 75 % devraient adopter cette dernière dans les prochaines années.
Tom Gruber | How AI can enhance our memory, work and social lives
Durant cette exploration d’une pratique de conseil en IA, les questions que je posais – ou que je voulais poser – ainsi que les aspects que je souhaitais prendre en considération étaient différents de ceux de mes camarades de classe. Je me suis rendue compte que je m’intéressais autant aux humains qui allaient être impactés par l’intelligence artificielle, qu’au processus à automatiser ou à la technologie elle-même. Car bien que l’IA offre des avantages business incroyables, elle soulève des questions d’une grande complexité sur l’ingénierie des organisations et la mission des entreprises au sein de la société.
22% des employés américains pensent que l’IA va rendre leur job obsolète, et ce pourcentage ne cesse d’augmenter année après année, créant une véritable FOBO (Fear of Becoming Obsolete). D’après le rapport « Future of Jobs 2023 », 44 % des compétences professionnelles actuelles devraient être remises en cause au cours des 5 prochaines années.
L’IA apporte également des défis sur les plans éthiques et sociaux. Dans les prochaines années, l’IA sera de plus en plus confrontée à des problèmes liés à la protection de la vie privée, aux biais algorithmiques, à l’éthique de la transparence et aux effets socio-économiques des pertes d’emplois. Certaines études affirment même que l’IA pourrait un jour détruire l’humanité, menant potentiellement à son extinction…
Une collaboration interdisciplinaire et des politiques de régulation sont nécessaires pour relever ces défis, et une approche équilibrée et holistique est indispensable pour maximiser les avantages de l’IA tout en réduisant ses risques. Encore une fois, l’évolution technologique du sujet est bien plus rapide que la réflexion sociale, politique et économique des décideurs.
Il nous manque à ce stade de véritable politique centrée sur l’humain pour intégrer l’intelligence artificielle dans nos vies et dans notre monde. L’éthique de l’IA, au moment où j’écris ces lignes, ressemble davantage à des lignes directrices qu’à une véritable pratique, et je ne peux m’empêcher d’imaginer que si les profits générés par l’IA nécessitent de manipuler et d’abuser des communautés humaines, alors avec la logique actuelle qui imprègne l’IA, cela pourrait simplement sembler être ce que nous devons faire.
Cela s’explique par le fait que nous vivons dans un monde largement dominé par la recherche de performance financière, éloignée du prisme de la valeur non financière générée pour les humains. Si nous suspendons notre jugement de ce système, qui a permis certaines avancées de l’espèce, si nous nous connectons un instant à notre créativité, et acceptons qu’à ce moment précis de l’histoire, c’est ainsi que notre monde émerge, nous verrons qu’il est essentiel de nous intéresser particulièrement à la suite de cette logique, et de nous engager à accompagner l’intelligence artificielle à développer nos organisations en fonction de notre plus haut potentiel humain, d’une manière qui corresponde aux valeurs que vous voulez préserver ou développer et qui soutienne l’effort de maintien de la vie sous toutes ses formes sur notre planète en péril.
Les besoins du développement de l’usage de l’IA ont déjà créé plusieurs nouveaux métiers. Vous avez sans doute entendu parler par exemple des « prompt engineers » spécialisés dans les techniques d’interrogation de l’IA générative. Un de ces nouveaux métiers est directement lié à cet enjeu d’une IA respectueuse des valeurs humaines : il s’agit des « éthiciens de l’IA » qui peuvent assister à la fois les concepteurs de produits d’IA à intégrer des principes éthiques dès la conception de leur produit, autrement dit « Ethics by design », et les entreprises utilisatrices à respecter ces principes dans leurs cas d’usage et à rester conformes aux nouvelles réglementations comme l’AI Act de l’UE qui implémentent ces principes. Ces éthiciens de l’IA commencent à structurer leurs pratiques et à professionnaliser leur formation, par exemple en se regroupant dans des associations comme l’AAIE (https://ethicists.ai) dont mon collègue Jean-Pierre Huchet fait partie.
Comment faire pour que l’IA reste centrée sur l’humain ?
Dans une recherche de pratiques holistiques sur le sujet, une approche particulière a retenu mon attention : L’IA centrée sur l’humain (Human-centered AI). Elle place les besoins, les valeurs et les bienfaits des humains au cœur du développement et de l’utilisation de l’intelligence artificielle, et cherche à s’assurer que l’IA complète les capacités humaines, renforce l’autonomie et soutient des objectifs éthiques, tout en minimisant les risques liés à la sécurité, à la vie privée et aux biais. Cette approche promeut la transparence, la responsabilité et l’inclusion pour garantir que la technologie serve au mieux l’humanité.
Comme le dit Arthur Mensch, cofondateur de la start-up Mistral AI : ”On parle plutôt de quelque chose qui va augmenter les humains, qui va changer la manière dont ils doivent travailler”. Il ne faut donc pas opposer l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine : elles sont complémentaires. Le véritable défi actuel sera une requalification et une montée en compétences de la main-d’œuvre sur ces sujets.
Avec mon co-fondateur Patrick Hoffstetter, nous appliquons l’approche holistique de Connection Leadership au développement de l’IA pour nos clients. Cette approche réunit des experts en IA capables à la fois d’accompagner les entreprises à développer les POC, à approfondir leur stratégie et de développer leur performance, travaillant main dans la main avec des experts en conception humaine qui posent les questions et apportent les techniques qui vous permettent de contribuer à un monde que vous souhaiteriez réellement expérimenter.
Nos pratiques holistiques nous permettent d‘inclure les nombreux acteurs susceptibles de bénéficier de l’intelligence artificielle pour redéfinir leur rôle et leur contribution aux résultats. Cette approche peut être bénéfique pour la performance de l’entreprise, la réussite des clients, mais aussi pour les collaborateurs qui ont maintenant le temps d’apporter une valeur ajoutée qu’ils n’avaient pas le temps d’apporter avant l’arrivée de l’IA.
Comme pour tous les programmes de transformation de Connection Leadership, notre approche inclut un facteur vital de bienveillance. Même dans les environnements complexes et à haute pression que nous voyons chez nos clients, il est possible de prendre soin des personnes dans un monde dirigé par des machines. La complexité et la créativité de notre cerveau humain, sa capacité à générer de l’empathie et des solutions, peuvent faire de vos équipes les stars de l’intégration de l’IA dans votre entreprise. Cela signifie les former et les coacher pour qu’elles utilisent les immenses réserves de connaissances qu’elles détiennent pour construire votre avenir.
Tout comme pour les nombreuses autres transformations que vous avez traversées, celle-ci est également une opportunité de succès sans précédent. Car je conclurai avec cette citation optimiste issue du Ted Talk de Mustafa Suleyman, chercheur et co-fondateur de Deepmind :
« L’IA n’est pas nouvelle. L’IA, c’est nous, tous ensemble. En développant l’IA, nous pouvons et devons refléter tout ce qui est bon, tout ce que nous aimons, tout ce qui est spécial chez l’humanité : notre empathie, notre gentillesse, notre curiosité et notre créativité. C’est le plus grand défi du 21e siècle. »
Vous souhaitez animer une séquence sur l’IA lors d’un séminaire, en y consacrant une demi-journée ? Vous voulez analyser des processus de solutions IA dans un secteur de votre entreprise ? Notre offre AI Design Sprint™ est faite pour vous.
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