Transition écologique : l’industrie s’équipe

Alors que le secteur tertiaire occupe une place prépondérante dans les médias, l’industrie demeure un pilier essentiel de notre paysage français. Peinture, revêtement, métallurgie… Au quotidien, de nombreuses industries nous connectent au monde et à un savoir-faire séculaire. Dans cette dynamique, la réindustrialisation peut devenir un levier majeur de la transition écologique, à condition d’être accompagnée intelligemment, notamment via une approche holistique. Décryptage.

L’industrie en France : un secteur du passé ?

La réindustrialisation, un objectif affiché

Dans le cadre du plan France 2030, l’État français a érigé la réindustrialisation en un objectif majeur afin de préserver notre souveraineté industrielle et technologique. Cette démarche vise à répondre à des défis cruciaux tels que l’emploi, la souveraineté industrielle et la transition écologique.

En effet, au cours des cinquante dernières années, 2,5 millions d’emplois industriels ont été perdus, tandis que l’industrie française représente encore 18% des émissions nationales de gaz à effet de serre. Une analyse récente de l’Insee révèle une baisse significative du « Made in France », passant de 89% à 78% entre 1965 et 2019. Cette tendance, commune à de nombreux pays européens, est le reflet de la mondialisation croissante et de l’expansion du commerce chinois.

Rapatrier une partie de la production en France pourrait avoir des répercussions économiques positives. En effet, selon cette même étude, l’implantation en France d’une activité industrielle générant 1 milliard d’euros de valeur ajoutée induirait un total de 2 milliards d’euros de valeur ajoutée dans l’économie, de part les effets d’entraînement. Cette relocalisation aurait également des effets positifs sur l’emploi, stimulant la création de postes dans divers secteurs, tout en garantissant notre souveraineté sur certains produits essentiels, enseignement majeur de la pandémie de Covid-19.

Part de made in
effets de l'implantation

LA RÉINDUSTRIALISATION AU SERVICE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Loin de se limiter à un objectif purement économique, la réindustrialisation peut être un levier crucial pour la transition écologique. En reconstruisant nos économies localement et en modernisant nos processus de production, nous pouvons mieux répondre aux objectifs d’efficacité et de sobriété énergétique.

La réindustrialisation devrait également avoir des effets vertueux sur le climat grâce au mix énergétique français, la production française étant en effet moins carbonée que celle de ses partenaires commerciaux actuels.

Il n’est pas sans rappeler qu’en plus de contribuer à la protection de l’environnement, la transition écologique offre de nombreux avantages aux entreprises, dont la réduction des coûts à long terme, la stimulation de l’innovation et un renforcement de la réputation, auprès des clients et des partenaires.

Se réindustrialiser grâce aux nouvelles technologies

Dans une interview pour Public Sénat, Gilles Babinet, président du conseil national du numérique représentant la France auprès de l’UE sur la transition digitale, met en lumière l’importance d’une approche écosystémique basée sur l’intégration de données et l’intelligence artificielle dans le modèle productif de demain. Il propose la création de plans d’investissement pour encourager cette transition et souligne la nécessité de repenser le modèle industriel actuel pour tirer profit des gains de productivité offerts par l’intelligence artificielle.

Ainsi, la réindustrialisation ne doit pas être perçue comme un retour au passé industriel, mais plutôt comme une avancée vers un avenir, intégrant à la fois les objectifs économiques, les impératifs écologiques, et les avancées technologiques. Cette transition vers des modèles industriels plus efficaces et respectueux de l’environnement est essentielle pour garantir une gestion plus efficiente, une meilleure intégration environnementale et une distribution équitable des gains de productivité.

Selon des données récentes, la réindustrialisation est une réalité : le nombre de créations d’usines dépasse celui des fermetures depuis 5 ans. Cette dynamique, bien que fragile en raison des taux d’intérêt actuels, est capitale. Cependant, cette transition exige le développement de compétences nouvelles afin d’y naviguer correctement.

Lire la vidéo sur Gilles-Babinet

Accompagner les petites et grandes industries dans la transition écologique, oui mais comment ?

Développer les compétences via la formation

Anticiper les métiers de demain est essentiel pour rester compétitif. Pour accompagner cette transition, 1,3 million de recrutements sont envisagés. Ainsi, le développement des compétences dans des domaines tels que la décarbonation, l’économie circulaire et la biodiversité est crucial.

La loi du 5 septembre 2018 a joué un rôle clé en mobilisant les acteurs de l’industrie autour de la formation professionnelle, notamment avec la création de l’OPCO 2i, accompagnant plus de 75 000 entreprises de l’industrie sur le sujet d’augmentation des compétences.

Notre partenariat avec l’OPCO 2i illustre cette démarche, avec la mise en place de 45 formations dédiées à la transition écologique des industries. En formant les salariés aux enjeux environnementaux et aux nouvelles technologies, des domaines tels que l’écoconception, la gestion des déchets, et la maîtrise de l’énergie, les entreprises se préparent à jouer un rôle clé dans la transformation de l’industrie. Des formations intégrant les soft skills sont nécessaires, car ces compétences ont aussi un impact significatif sur les performances commerciales et techniques.

Prendre en compte tous les maillons de la chaîne

Pour mener à bien la transition écologique au sein de l’industrie, il est impératif de comprendre en profondeur les enjeux environnementaux, les impacts des activités industrielles et les solutions à adopter. La sensibilisation constitue la première étape cruciale pour initier tout projet de transition écologique efficace, car l’engagement des salariés est essentiel pour le succès de la transition. 

Il est courant que les transformations soient lancées sans prendre en compte les métiers de terrain, tels que les commerciaux ou les ouvriers dans les usines. Il est important de reconnaître que les priorités varient selon la fonction au sein de l’entreprise. Le succès de l’ouvrier repose par exemple souvent sur des aspects spécifiques tels que la sécurité physique, élément moins préoccupant pour les travailleurs de bureau. Passer du temps avec les personnes qui seront directement affectées par les changements concrets est donc essentiel à une meilleure compréhension des enjeux.

Ateliers de co-création sur la transition écologique et des roadmaps chez Yamaha France

Normaliser les questionnements

Il est également important de comprendre qu’il est normal que ces transitions suscitent des craintes et du stress parmi les salariés, tant elles revêtent un aspect fortement émotionnel. Que va devenir mon métier ? Où se situera ma structure dans les années à venir ? Ces questionnements sont à normaliser, et le dialogue a favoriser pour renforcer le sentiment d’appartenance et la cohésion.

La promotion d’un nouveau leadership, basé sur l’intelligence collective et émotionnelle, ainsi que sur une communication transparente, est essentielle pour accompagner les équipes dans cette période de changement.

Ainsi, la transition écologique de l’industrie nécessite une approche globale et inclusive, où la formation, l’engagement des salariés et la prise en compte de tous les maillons de l’entreprise jouent un rôle central. Seules des initiatives concertées et une vision à long terme permettront à l’industrie de relever les défis du XXIe siècle avec succès.

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