Innovation
Oui à l’approche holistique !
Si la crise sanitaire a révélé le besoin intrinsèque des entreprises à innover de manière rapide, performante et disruptive, la question du comment demeure – et avec elle en filigrane la notion de succès : comment conduire sa transformation quand on est une ETI, une PME ou un grand groupe ? Comment embarquer, fédérer les différents publics impactés ? Comment éviter les écueils voire les échecs synonymes de frustration pour les parties prenantes, et de perte de temps et d’argent pour les dirigeants ? À ces questions, une seule réponse : le Lab holistique !
De quoi parle-t-on lorsque l’on parle d’innovation ?
« L’innovation en tant que telle n’est pas une nouveauté, mais sa définition a évolué au fil de la dernière décennie, explique Patrick Hoffstetter, co-dirigeant de Connection Leadership. Si elle ne concernait auparavant que le produit – et était donc à ce titre portée par les équipes de R&D —, elle couvre aujourd’hui un périmètre beaucoup plus large. »
La raison ?
La transformation globale des marques. « Ces (r)évolutions impactent naturellement l’intégralité de l’entreprise, challengeant au passage toutes ses directions : les RH, la finance, les achats, la distribution, la communication, le marketing… Ainsi donc la structure est contrainte de repenser l’innovation dans tous les pores de sa peau… sauf à mourir. Et c’est tant mieux, car c’est la condition sine qua non pour que la démarche soit fructueuse », relève Patrick Hoffstetter.
Les trois niveaux de la transformation
Pour notre expert, il existe trois niveaux – ou force de la vague – de la transformation.
Le premier, commun à toutes les entreprises, c’est bien sûr la digitalisation. Si les impacts sur l’organisation et les process sont importants, cela ne modifie toutefois rien de l’ADN de la société.
Le deuxième niveau concerne les marques qui pour contrer l’arrivée de nouveaux acteurs positionnés en amont ou en aval de leur chaîne de valeur, doivent se réinventer.
Enfin le dernier niveau, de loin le plus critique, c’est le phénomène de l’Uberisation, c’est-à-dire l’arrivée sur le marché de disrupteurs qui bousculent voire menacent les entreprises historiques en instaurant un nouveau modèle économique qui met à terre le modèle traditionnel. « Quelle que soit l’intensité de la vague, le risque c’est de se noyer ! » prévient Patrick Hoffstetter.
Innover, oui, mais suivant quel modèle ?
Pour les entreprises, la question n’est donc plus « faut-il se transformer ? », mais bien « comment réussir sa transformation ? ». Et en la matière, les pratiques sont plurielles : certains grands groupes font le choix d’internaliser la démarche, en créant par exemple des cellules innovation. D’autres de rejoindre un incubateur ou de faire partie d’un fonds d’investissement. D’autres encore de collaborer avec, voire d’acquérir des startups pour leur capacité à faire vite, à rebondir rapidement en cas d’échecs, le tout avec peu de moyens.
« Les modèles sont nombreux, mais peu apportent réellement satisfaction, souligne l’expert. Lorsque l’on s’appuie sur les différentes grilles de lecture analytiques, on s’aperçoit en effet que le bilan global n’est souvent pas à la hauteur des moyens mis en œuvre. Lorsque c’est réalisé en interne, notamment en mode intrapreneurial, la frustration est régulièrement au rendez-vous par manque de préconisations disruptives. À l’inverse, lorsque la démarche est entièrement externalisée, les POC* développés se heurtent souvent au fonctionnement historique de l’entreprise. La raison ? L’absence de vision transversale et/ou le refus pour un dirigeant ou une marque de se remettre en question. Or c’est déterminant ! »
L’approche holistique comme levier de la transformation
Alors comment faire ?
En mettant en lumière les différentes dimensions à prendre en compte pour réussir la transformation de l’entreprise.
« À l’origine de notre démarche, ce constat simple : la majorité des transformations qui n’aboutissent pas découlent du manque de prise en compte de la complexité, explique Patrick Hoffstetter. Par notre approche holistique, qui associe un benchmarking important à une connaissance approfondie de l’être humain, nous accompagnons les marques de manière globale, en conciliant précisément leurs visions culturelle, technologique et business. De notre point de vue, l’une ne peut aller sans les autres. »
Concrètement ?
Le lab innovation holistique se découpe en plusieurs phases : d’abord, sortir de sa zone de confort, ouvrir ses chakras et s’intéresser à tous les signaux faibles, internes et externes.
Ensuite, détecter les potentiels au sein de l’entreprise qui porteront la démarche. « Pour engager un groupe dans une transformation pérenne, l’innovation ne doit pas être incarnée ad hominem par un dirigeant susceptible de changer de poste, mais bien être alignée avec la stratégie globale et les attentes et besoins des collaborateurs. Il convient donc de créer l’émulation entre les dimensions individuelles et collectives, et de redonner du sens à l’action de chacun », poursuit le co-dirigeant de Connection Leadership.
La troisième étape consiste à sélectionner les bonnes idées. « Pour ce faire, nous luttons contre les convictions souvent ancrées profondément et nous mettons de côté la question financière à la faveur d’indicateurs plus significatifs. En effet, il ne faut pas se tromper de sujet : l’enjeu ce n’est pas de permettre à l’entreprise de multiplier ses marges, mais bien d’être pérenne sur son marché. »
Dernière étape enfin : la mise en place des POC retenus et leur déploiement le cas échéant « en veillant toujours à l’équilibre de l’écosystème existant car c’est là la clé d’une transformation réussie ! ».
Co-fondateur de Connection Leadership, Patrick a occupé pendant 30 ans de nombreux postes, à haut niveau, tant dans de grands groupes internationaux qu’au sein de GAFA et startups.
** Étude menée par Founders Factory, accélérateur et incubateur londonien